Qu’est-ce que l’alliance de Jean-Louis Borloo et François Bayrou apportera de plus à la politique française ?
Un exemple très concret : hier midi, je prenais un taxi-moto pour aller à France Inter. Le conducteur m’a confié : « J’ai voté Hollande mais je suis tellement déçu. L’UMP, je n’en veux pas, et le FN, jamais. Grâce à vous, on a une alternative maintenant ». Beaucoup de Français partagent ce sentiment. Entre le pessimisme d’une droite vivant dans la nostalgie de l’homme providentiel et l’optimisme béat de la gauche, il y a nous. Une offre politique moderne, basée sur un optimisme réaliste et le refus des vieux schémas dans un monde qui change
Qu’est-ce que l’UDI gagne à s’ouvrir à François Bayrou ?
Le taxi me disait hier : « Il y a trois personnes qui vont porter une voix au Centre : vous, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ». François a été trois fois candidat à la présidentielle, il nous apporte une densité. En tentant de faire émerger une majorité sociale-démocrate avec les socialistes, il est allé au bout de son chemin. Il a fait le constat qu’on ne pouvait rien construire avec eux, parce qu’ils sont figés dans leur archaïsme.
L’Alternative est-elle une force politique de centre-droit ?
Ce jour-là, je le goûte. Parce qu’en 2007, on s’était fait insulter pour avoir refusé de suivre François Bayrou dans son opposition à Nicolas Sarkozy et pour avoir préféré l’alliance avec la droite républicaine. Aujourd’hui, c’est donc une victoire posthume. Nous sommes dans la reconstruction d’une famille politique de centre-droit, différente de l’ancienne UDF mais toujours destinée à faire vivre ce courant de pensée.
Selon la charte de votre rassemblement, toute alliance avec la gauche aux municipales seraient sanctionnée d’exclusion. Sauf pour les élus MoDem qui gèrent déjà des villes avec le PS. N’y a-t-il pas là une ambiguïté ?
Non, je ne le pense pas. Ce ne sont pas les singularités locales de quelques villes qui vont troubler notre message.
A droite, certains vous accusent déjà d’hypothéquer les chances de reconquête en 2017, alors que le FN progresse…
Nous ne sommes pas encore en 2017, on verra bien à ce moment là l’état des forces en présence. S’il y a un risque pour la droite et le centre de ne pas atteindre le second tour, on devra en tirer les conséquences. Mais en attendant, une force politique qui porte un projet doit avoir un candidat.
A ce propos, la charte de l’Alternative ne précise pas comment ce candidat sera désigné. Faut-il une primaire au Centre ?
On aura bien assez de temps pour réfléchir au processus de sélection. Personne n’est obsédé par cette question dans notre mouvement, parce que moi, nous, nous sommes tous des traumatisés de la présidentielle. Pour neutraliser les tentations de rivalité, il faut qu’on se concentre sur la construction de notre projet.
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