Les Jeunes Centristes demandent à la ministre de la Santé de ne pas jeter l'opprobre générale sur la pilule et d'intensifier l'information relative aux moyens de contraception.
Les Jeunes Centristes font part de leur grande surprise face à la réaction et à la gestion du dossier des pilules de troisième et quatrième génération. Comment un ministre de la Santé peut-il être à l'origine d'un effet de panique quand il est lui-même paniqué par une question sanitaire majeure, tant par son caractère fondamental que par la population concernée?
L'utilisation des pilules contraceptives de troisième et quatrième générations concerne environ 2,5 millions de femmes dans notre pays. Soit autant de femmes qui désormais doutent de la méthode contraceptive qui accompagne leur quotidien depuis parfois plusieurs années.
Or, au lieu de de rassurer les utilisatrices, la ministre de la Santé a vainement tenté de justifier les initiatives qu’elle avait déjà prises dans ce dossier, tout en tenant un discours fort ambigu.
En effet, la décision du non-remboursement des pilules de troisième et quatrième générations à partir du 1er Avril intervient après le lancement par l'ANSM (Agence Nationale de sécurité du Médicament et des produits de santé) d'une mise en garde auprès des professionnels de santé pour qu'ils "révisent à la baisse leurs prescriptions" de ces pilules.
Face à cette position des autorités sanitaires, les Jeunes Centristes entendent dénoncer la réaction paradoxale de Marisol Touraine et de sa haute administration.
Si les pilules de dernières générations sont dangereuses, pourquoi ne pas les retirer immédiatement du marché ? Pourquoi établir une dangereuse hiérarchie entre les moyens de contraception. Par ailleurs, si ces pilules n'ont pas de service médical rendu, pourquoi ont-elles une autorisation de mise sur le marché? La Haute Autorité de Santé précisait pourtant déjà que les pilules de troisième ou quatrième génération n'étaient pas à prescrire en première intention.
Les Jeunes Centristes appellent dans ces circonstances à ne surtout pas induire une inquiétude chez les femmes quant aux pilules dans leur globalité.
Imprégnés de l'héritage politique de Simone Veil et de sa victoire du 4 décembre 1974 pour une véritable libéralisation de la pilule, ainsi que pour son remboursement par la Sécurité Sociale, nous ne pouvons tolérer la suspicion désormais jetée sur ce moyen de contraception. Car, contrairement à ce que laisse imaginer cette mise au pilori, ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme l'a rappelle l'ANSM.
Ainsi, plutôt que de déclarer en urgence qu’elle saisira de cette question l’Agence européenne du médicament (EMEA)- une initiative qui risque fort d’être sans suite- sans pour autant se positionner clairement et appliquer pleinement le principe de précaution, Marisol Touraine ferait mieux de revoir profondément le système national d'autorisation de mise sur le marché et de contrôle du médicament.
Par ailleurs, tel que le demande depuis des années l'éminent Professeur Israël Nisand, les Jeunes Centristes rappellent qu'il est essentiel de conduire une réelle politique d’éducation à la sexualité dans le secondaire, ainsi que des campagnes d'information à la contraception, tout en veillant à ce que les lois déjà existantes en la matière soient enfin appliquées.